Contrairement aux annonces triomphantes de la maire de la capitale

LBleu amère de Paris poursuit ses projets dévastateurs : sa hargne anti-voitures s'est dernièrement traduite par une interdiction temporaire de circulation des voitures particulières dans la capitale le 1 octobre 2017, et ce, pendant une journée.

Cette durée était considérée comme suffisante pour permettre de constater que l'air de Paris se trouverait débarrassé partiellement de ses polluants, en particulier des poussières fines dont le diamètre est inférieur à 2,5 millièmes de millimètre (cette valeur limite étrange montre d'ailleurs que la norme n'est pas d'origine cartésienne française, mais bien plutôt anglo-américaine). Hélas ! Le pouvoir municipal n'allant pas encore jusqu'à commander au temps (qu'il fait), le résultat n'est pas à la hauteur espérée par Notre Drame de Paris : voyez plutôt les valeurs reprises dans les deux graphiques ci-dessous qui reprennent, heure par heure, les valeurs moyennes du taux de PM2.5 dans l'air de la capitale.

Particules fines (PM2.5)

PM25 Paris 1 oct 2017PM25 10 sept 2097

Le graphique de gauche représente l'évolution journalière du taux de particules fines PM2.5 mesuré à la station Paris-centre par Airparif le dimanche 10 septembre 2017. 

D'après Airparif, cette journée peut servir de référence de comparaison par rapport au 1 octobre 2017 : c'était aussi un dimanche et la journée faisait suite à un épisode de pluie, ce qui est, en général, favorable aux taux de particules bas.

Le graphique de droite représente l'évolution journalière du taux de particules PM2.5 mesuré à la même station le 1 octobre 2017, jour de Paris sans voiture, qui devrait, logiquement, si les particules étaient apportées par la circulation automobile, montrer un taux de particules significativement plus bas que celui de gauche, puisque la circulation automobile privée y a été interdite. 

Il est facile de constater, au vu de ces deux graphiques, que malheureusement, la journée sans voiture n'a apporté aucune amélioration concernant le taux de particules fines de l'air de Paris...

Et il faut encore ajouter un élément important à ce résultat. En effet, la journée du 1 octobre 2017 se situe en plein au milieu d'un creux pour les valeurs du taux de PM2.5, comme on peut le constater sur le graphique ci-dessous montrant les valeurs du taux de PM2.5 sur une période de 40 jours incluant les deux jours (10 septembre et 1 octobre) sur lesquels portent les comparaisons :

  PM25 30 08 à 08 10 2017 Paris centre

 Les ronds rouges représentent les valeurs relevées par les sondes d'Airparif. Le creux observé entre le 28 septembre et le début du mois d'octobre s'explique par le fait qu'il a plu les 28 (0,2 mm), 29 (8,8 mm) et 30 octobre (1,4 mm). La pluie "lave" l'atmosphère de ses particules fines. La journée du 1 octobre devait donc, de toutes façons, présenter un taux de PM2.5 particulièrement faible.

Enfin, selon Airparif, l'incertitude sur la valeur du taux de PM2.5 est de 9,6 % (référence).

Oxydes d'azote (NOx)

NOx 10 sept et 1 octPour les oxydes d'azote, les résultats sont encore plus probants, et d'ailleurs en complète contradiction avec les annonces triomphantes de Madame Hidalgo. En effet, et le graphique de gauche le montre bien, le taux de NOx (oxydes d'azote toutes catégories) relevé à la station Paris-centre d'Airparif pour la journée sans voiture du 1 octobre 2017 est en moyenne supérieur à celui relevé dans la journée comparable du 10 septembre 2017 pendant presque toute la journée, sauf entre 9h30 et 10h00 et à partir de 18h30. Les moyennes sont les suivantes : 20,75 µg/m³ pour le 10 septembre contre 25,96 µg/m³ pour la journée sans voiture. 

Il est consternant que les médias, bien sûr à la botte, ne vérifient pas tout simplement les valeurs diffusées par Airparif et effectuent les comparaisons comme il se devrait qu'ils le fassent. Le spécialiste scientifique auto-proclamé de l'environnement,  Sylvestre Huet (il est vrai, niveau scientifique : licence d'histoire) n'a pas cru prudent de se livrer à cet exercice...

Le Monde, prudemment sur le Huffpost, se contente de reprendre les chiffres des annonces de la municipalité : -25 % en oxydes d'azote à la jonction entre l'A6 et le boulevard périphérique (Porte d'Orléans ou Porte d'Italie).

Mais maintenant que vous avez vu la forme des courbes de valeurs, et constaté que celle-ci peuvent varier entre environ 50 µg/m³ et 10 µg/m³ dans la même journée, vous pouvez vous-mêmes juger de la validité de l'affirmation de Madame Hidalgo : à peu près zéro...

Quant aux mesures en vélo effectuées le long des axes par Airparif (probablement à la demande de la municipalité d'ailleurs) leurs valeurs ne valent pas plus que si elles avaient été faites directement au niveau du pot d'échappement des voitures pour pouvoir annoncer triomphalement une amélioration de 25 % (par rapport à quoi d'ailleurs ? ça n'est pas précisé...)

Cette affaire de la "journée sans voiture" à Paris montre enfin clairement jusqu'où peut aller le dogmatisme en matière d'environnement. Dans d'autres cercles, l'utilisation du mensonge est sanctionnée rapidement par la démission forcée. Ici, il semble que l'impunité soit encore garantie. Mais pour combien de temps ?  

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