Ou comment on veut vous faire prendre des vessies pour des lanternes

Avez-vous remarqué comme l’horizon était dégagé à Paris ces jours-ci1, et comme le ciel bleu faisait apparaître tous les détails des immeubles de la ville pour peu que l’on prenne un peu de hauteur ? Par exemple, depuis le Mont Valérien, la vue sur Paris à droite et sur les tours de la Défense à gauche était vraiment imprenable.

 

715389 7 f07c paris sous un nuage de pollution 2c50c632370874e40f6317b4c82f3880Il est très amusant de comparer cette vision de Paris avec la photo ci-contre illustrant un article du Monde daté de 12 décembre 2015 et mis à jour le 19 mars 2015 intitulé : « tout comprendre de la pollution de l’air aux particules fines ».

Mais, me direz-vous, pourquoi donc comparer deux images manifestement dissemblables, l’une montrant Paris victime de la pollution aux particules fines, et l’autre montrant… au fait, hier et aujourd’hui étaient bien deux jours caractérisés par une teneur importante en particules fines ! Et pourtant, l’atmosphère y était, on ne peut plus claire ! C’est à n’y rien comprendre, allez-vous me dire.

Rassurez-vous, je vais vous donner l’explication, très simple. Apprenez qu’aux concentrations en particules fines que nous vivons ces jours-ci (100 µg/m3) les particules fines sont tout simplement presque indétectables à l’œil.

Mais alors, allez-vous me dire, la photo illustrant l’article du Monde est un… photomontage ?

Pas tout à fait. Ce que l’on voit sur cette photo, ce sont bien des particules fines, mais ce sont des particules fines constituées d’eau. C’est tout simplement de la brume, phénomène qui accompagne souvent le beau temps aux périodes de l’année et aux heures où l’atmosphère est chargée d’humidité. En réalité, l’image de l’article veut vous convaincre (bien sûr sans le dire) que la pollution aux particules fines est de plus en plus grande. Alors que précisément, elle va en diminuant d’année en année. La propagande écolo des penseurs (de gauche) qui s’expriment au moyen du journal de référence, pousse le lecteur à désirer combattre ce fléau que représente l’automobile dans Paris, et tous les moyens sont bons pour y parvenir…  Et voila pourquoi on a pu voir, sur tous les grands médias, des photos de prétendue pollution qui ont fait le tour du monde montrant Paris sous un nuage de... brume. D’ailleurs, on peut lire sur les forums, le témoignage de Parisiens de bonne foi qui constatent que l’atmosphère est de plus en plus irrespirable, au point qu’ils se sentent obligés d’aller consulter un spécialiste qui évidemment va leur confirmer ce qu’ils craignaient (ils ont tous les deux, patient et spécialiste, vu la photo de la pollution de Paris dans Le Monde).

Et c’est à partir de ce genre de conviction que sont prises les décisions stupides consistant à couper aux automobilistes une voie importante de pénétration surtout d’ailleurs utilisée par les banlieusards, constituée par les quais de la rive droite de la Seine. Pauvres banlieusards, mis devant le fait du Prince (pardon, de la Princesse) et condamnés à subir tous les jours l’allongement d’un bon quart d’heure quand ce n’est pas d’une demi-heure, du temps d’accès à leur travail…!

Pour finir sur une note plus technique, voici une vue, aimablement fournies par l’association AirParif (Air de Paris et de l’Ile de France) chargée de mesurer la teneur en différents constituants de l’air de la capitale et de sa banlieue, montrant l’état de la pollution aux particules fines, pour la journée du 1 décembre 2016.

Particules fines AirParif 1 décembre 2016

Teneur en particules fines de l’air sur Paris et la région parisienne – mesures effectuées le 1 décembre 2016
L’indice de pollution pour Paris est qualifié de très élevé sur les échelles standards européennes

 

Un vent orienté au secteur Sud-ouest a repoussé le nuage de particules vers le Nord-est. On voit bien ici l’étendue de la pollution qui dépasse très largement l’agglomération parisienne, ce qui fait comprendre le coté totalement inefficace des mesures de Madame Hidalgo portant sur la restriction de circulation sur les quais de Seine. Ce n’est évidemment pas en déplaçant la circulation de quelques centaines de mètres que l’on peut modifier en quoi que ce soit l’existence du nuage de particules et son étendue.

 

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