Et les Tartuffe du climat seraient bien inspirés de réfléchir à la chose
avamment orchestrée par des centaines de professionnels de l'information, la vingt et unième Conférence des Parties dite COP21 va se dérouler à Paris en décembre 2015. Ce sera un succès, parce que même si aucune décision importante n'est prise au cours de cette réunion de gens bien-disants le politiquement correct, soyons sûr que les professionnels de l'information déjà cités se chargeront d'arranger les communiqués pour que la presse francophone, d'avance unanimement favorable, salue les avancées de cette conférence même si ce sont des reculades.
Parallèlement à ce déballage prévisible de bonnes intentions qui sera suivi, on peut le craindre si on se fie au résultats des autres COP, par le non-financement des projets d'aide aux pays en développement, se montent, sur le papier, plusieurs projets très ambitieux comme celui de Jean-Louis Borloo qui consistent à électrifier l'Afrique à coup de centaines de milliards d'euros.
Le point commun de ces projets, c'est qu'ils utilisent des moyens de production dits "propres" pour alimenter ces fameux réseaux d'électricité pour tous les africains, c'est à dire des éoliennes d'une part et des panneaux solaires d'autre part, à l'exclusion de tout autre moyen de production d'énergie. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les promoteurs de ces projets n'ont pas choisi les moyens de production les plus économiques ni les plus fiables... Car enfin, existe-t-il à l'heure actuelle dans le monde un système de distribution d'électricité analogue ? La réponse est évidemment "non", et ce pour une raison très simple : dans l'état actuel de la technique, un tel système entièrement basé sur la production d'énergies renouvelables est tout simplement impossible. Et voici pourquoi :
Depuis un certain temps, les enthousiastes des énergies renouvelables concèdent que le vent ne soufflant pas toujours, et le soleil ne brillant que le jour, il existe des moments où la totalité du système de production qui serait basé entièrement sur de l'éolien et/ou du solaire ne produit aucune énergie : rien, nada, nothing : le courant est nul. Et ce rien peut durer plusieurs jours. Vous me direz, il vaut mieux de l'énergie une partie du temps que jamais. Malheureusement, même en Afrique, des frigos qui s'arrêtent, des hôpitaux totalement privés d'électricité, l'ensemble des ascenseurs qui se bloquent, ça ne fait pas très "civilisé" pour utiliser un mot qui peut encore passer à peu près partout...
La solution, c'est bien sûr le stockage de l'électricité. Bon sang, mais c'est bien sûr... sauf que le stockage de l'ensemble des besoins électriques pendant plusieurs jours, ça n'a pas encore été inventé. Mais, me direz-vous, en Europe, région du monde pionnière des énergies renouvelables, il y a des pays qui sont passés presque entièrement aux énergies renouvelables comme le Danemark, ou qui sont en train d'y passer, comme l'Allemagne ? Oui, bien sûr, sauf que le Danemark achète son électricité aux pays voisins (Norvège, Suède, Allemagne) les jours sans vent, et que l'Allemagne compense ces "trous d'air" en produisant son électricité en brûlant du gaz russe ou du lignite national, opérations éminemment productrices de CO2, ce qui ne colle pas tout à fait avec l'energiewende 1 annoncé à grands coups de trompettes médiatiques...
Non, décidément, il n'y a pas de par le monde de réseaux entièrement constitués d'électricité renouvelable. Et un raisonnement du niveau du cours moyen indique que pour remplacer 100 % de la production électrique, il faut un système composé de 100 % d'autre énergie que le renouvelable. Autrement dit, pour constituer un système fiable de fourniture d'énergie à l'Afrique, il faut d'abord installer suffisamment d'éoliennes et de panneaux solaires pour satisfaire à tous les besoins. Et il faut en plus installer au moins la même capacité de production électrique par des moyens de production d'électricité non renouvelable si on veut assurer la fourniture de courant 24 heures sur 24 et en attendant la mise au point de systèmes de stockage hypothétiques...
En poursuivant un tout petit peu le raisonnement, certaines personnes astucieuses pourraient penser que pour l'Afrique, au lieu d'installer d'abord les éoliennes et les panneaux on pourrait sans doute, pour réduire fortement les frais, commencer par installer la partie non renouvelable, en profitant du temps pour peut-être remettre à plus tard (un "plus tard" qui pourrait être "jamais") la construction de la partie renouvelable du réseau.
Plus prosaïquement, force est de constater que ces fameux projets d'aide aux pays en développement par installation de réseaux électriques à base d'énergies renouvelables pourraient bien ne constituer qu'un ramassis de solutions bien tapageuses et bien irréalisables condamnant les Africains (et d'autres pays) à stagner dans la misère.
Un exament de la courbe d'évolution de la teneur en CO2 de l'atmosphère ci-contre nous montre d'ailleurs que loin de diminuer, et malgré la gesticulation mondiale que relèvent jour après jour les médias, qui pourrait laisser penser que les politiques qui gouvernent le monde ont pris le problème à bras le corps comme leurs déclarations (d'intentions) pourraient le laisser supposer, continue allègrement de monter toujours plus vite. Ce que montre sans ambiguïté aucune la convexité dirigée vers le haut de la courbe. Et contrairement à ce que nous déclare Madame Maria Van der Hoeven, directrice de l'Agence Internationale de l'Energie : " l'année dernière, les émissions de gaz à effet de serre liées à l'énergie se sont stabilisées alors même que la croissance économique affichait 3%. Une première, en dehors des périodes de récession, depuis au moins quarante ans" , la courbe ci-contre ne montre aucun changement de pente en 2014, ce qui indique, soit que la NOAA se trompe, soit que la teneur en CO2 de l'atmosphère ne dépend pas que des émissions de CO2, soit encore que Madame Van der Hoeven prend ses désirs (secrets) pour des réalités....
Quoi qu'il en soit, l'attitude des grands pays émetteurs de CO2 dans le monde (Chine, Inde, USA, Russie, Japon, Allemagne etc;) que la presse décrit comme prêts à faire tous les efforts pour diminuer leurs émissions de CO2 contraste avec l'allure insolente de la courbe ci-contre, surtout lorsqu'on a la curiosité de se demander quelle est la provenance du nom "COP21" donné à la prochaine conférence climatique de Paris en décembre 2015 et qu'on s'aperçoit qu'il s'agit de la vingt et unième conférence des parties sur le climat. Vingt et unième pour en arriver à cette courbe : de qui se moque-t-on ?
Alors, on nous explique que cette conférence sera un succès, parce que cette fois, et contrairement aux vingt autres fois (???), les pays les plus émetteurs de CO2 accepteront de financer des installations de production d'électricité dans les pays pauvres au moyen d'éoliennes et de panneaux solaires...
Nous avons vu plus haut l'intérêt réel de ces financements...
Il serait, je crois, plus réaliste de considérer les objectifs réels et cachés des pays dits riches qui sont aussi les plus grands producteurs de CO2. Au passage, nous allons rectifier une erreur commune consistant à classer les pays en fonction de la quantité de CO2 émise par ces pays. Ce classement conduit à des conclusions erronées, car il consiste finalement à considérer les différents pays comme des entités qu'ils ne sont pas. Il est bien plus réaliste et aussi beaucoup plus juste de faire ce classement non pas en fonction du total des émissions pour chaque pays, mais plutôt en considérant combien chaque citoyen de chaque pays émet en CO2 en moyenne par an.
Voir la liste ici : Classement des pays du monde par taux annuel d'émission de CO2, par tête
Ce classement nous réserve quelques surprises : je l'ai découpé en cinq groupes de pays.
- En tête des émetteurs se trouvent, logiquement, les citoyens des pays fortement producteurs de pétrole : Qatar (40,3 tonnes/an) et tous les pays du Golfe, mais aussi les USA (17,6 tonnes/an), la Russie (12,2 tonnes/an), l'Australie (16,9 tonnes/an) et le Canada (14,7 tonnes/an). Se trouve également dans ce groupe le Luxembourg (21,4 tonnes par an) qui a du chemin à faire avant de se trouver dans un groupe plus vertueux. J'ai appelé ce groupe les "PAYS LES PLUS GOURMANDS".
- Ensuite, arrivent les pays dits "PAYS UN PEU PLUS RAISONNABLES" parmi lesquels figurent l'Allemagne (9,1 tonnes par an) qui figure pourtant parmi les pays "vertueux" dans l'inconscient collectif français. Y figure également le Danemark, malgré toutes ses éoliennes et la Chine qui a fait un "grand bond en avant" dans ce domaine.
- Le troisième groupe mélange des pays vraiment vertueux comme la France (5,6 t/an) ou la Suisse (5,0 t/an) grâce à leur capital nucléaire et des pays moins fortunés comme le Chili (4,2 t/an), l'Argentine (4,5 t/an) ou le Liban (4,7 t/an) J'ai appelé ce groupe les "PAYS SOBRES OU PEU FORTUNES".
- Le quatrième et le cinquième groupe, "PAYS EN DEVELOPPEMENT" regroupe : Brésil (2,2 t/an), Inde (1,7 t/an), Indonésie (1,8 t/an), Mexique (3,8 t/an), Turquie (4,1 t/an) etc. Ces pays présentent un réel potentiel de développement pour les prochaines années.
- Enfin, le dernier groupe dans lequel figurent un nombre important de pays africains s'appelle le groupe des "PAYS FRANCHEMENT PAUVRES". Notons (pour rire un peu) la présence, dans ce groupe, du Liechtenstein et de Monaco qui n'ont pas fait de déclaration de CO2 sans doute pour des raisons fiscales...
(A noter que dans chaque groupe, les pays sont classés par ordre alphabétique et non par niveau d'émission de CO2).
Maintenant que le tableau est posé, un nouveau petit raisonnement s'impose, afin de répondre à la question suivante : Que diable donc les pays riches veulent obtenir de leurs partenaires théoriques les pays pauvres ?
Pour répondre à cette devinette, il suffit d'imaginer quelle sera la situation dans quelques dizaines (ou plus) d'années. Eh bien, si les pays pauvres acceptent les propositions des pays riches et s'ils s'engagent dans le développement que les pays riches leur recommandent, ce que l'on verra surtout, c'est que les pays pauvres se débattront dans un développement long et difficile parce que cher (voyons donc les expériences européennes au sujet des énergies renouvelables incapables de survivre sans les abondants deniers publics), pendant que les pays riches continueront, eux, à utiliser les énergies fossiles et toutes les ressources que que celles-ci permettent. En somme, les pays riches veulent s'approprier et utiliser toutes les ressources fossiles du globe et les interdire aux pays pauvres.
J'ai laissé intentionnellement plusieurs lignes vides afin de permettre une certaine réflexion concernant la dernière phrase du paragraphe précédent.
Au fait, aviez-vous vu les objectifs de la COP21 ainsi ? Et est-ce vraiment moral ?